Vendredi 18 mars 2016
Liège
Un grand nombre d’enfants viennent en psychomotricité pour des troubles scolaires ou pour des comportements inadéquats à l’école. Les troubles instrumentaux font l’objet de nombreux travaux et sont au carrefour de nombreuses disciplines.
Quel est notre travail de psychomotricien? Sur quels outils pouvons-nous prendre appui? De quelle manière être au plus près des besoins de l’enfant?
Lorsqu’un enfant jette une règle devant, derrière, très près, plus loin, trop loin, il joue avec l’espace, il calcule, il fait des maths! S’il peut dessiner sur le sable, il joue avec le graphisme. S’il court après des nuages, il joue avec l’imaginaire. Quel que soit le meilleur des logiciels, l’enfant devra toujours expérimenter des perceptions corporelles pour apprendre. Comme l'a dit J-. M. Gauthier, il faut que l'enfant s’approprie son propre corps.
Pour D. Flagey, M. Berger, il peut être difficile pour des thérapeutes de penser le cognitif comme le subjectif, les troubles de la relation et les troubles neurologiques.
Le psychomotricien avec son travail du corps en relation, son travail du jouer, se trouve au premier plan, sa pratique l’y invite!
Psychomotricienne, Ancien Professeur et Directrice de l'Institut de Formation en Psychomotricité à l'Université Paris VI
Psychomotricien, Maître de Conférence et Directeur de l’institut de Psychomotricité, de Toulouse III Paul Sabatier depuis 1999
Thérapeute en psychomotricité CDIP, Psychologue et Responsable de la filière Psychomotricité de la HES-SO, Genève
Psychomotricienne, Formatrice à l'institut de Psychomotricité de Toulouse III Paul Sabatier, travaille en libéral
Psychomotricienne Aucouturier, Kinésithérapeute au Centre des Pagodes, Formatrice à l'IORT
Psychomotricienne en libéral, Psychologue, Intervenante dans des structures petite enfance, Formatrice Vivre l’Eau Paris
" On apprend en grande partie avec son corps. Le développement cognitif est issu de la rencontre entre les mouvements corporels du sujet, ses mouvements psychiques, affectifs et son environnement. "
La profession de psychomotricien n’aurait probablement pas existé sans la rencontre du neurologue Julian de Ajuriaguerra, spécialisé dans les troubles du tonus, et Giselle Soubiran, jeune kinésithérapeute venue travailler avec lui.
Leurs observations vont porter essentiellement sur les troubles du comportement d'enfants présentant des difficultés scolaires que nous nommons aujourd’hui « les dys », sur les troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité ou sur les troubles d’acquisition des coordinations.
Je propose, pour cette journée de travail, de vous raconter l’histoire de cette nouvelle profession afin d’en comprendre son originalité, sa complexité, et son efficacité depuis l’origine, en particulier dans le dépistage des troubles des apprentissages. Nous contextualiserons les élément théoriques, cliniques et pratiques qui l’ont rendue crédible auprès des pouvoirs publics, notamment au moyen des bilans d’évaluation créés à cette époque.
Dans le cadre des troubles neurodéveloppementaux, les troubles psychomoteurs (Trouble de l’Acquisition de la Coordination, Trouble Déficit de l’Attention/Hyperativité) et les troubles spécifiques des apprentissages (Dyslexie, Dyscalculie) ont des répercussions délétères sur la poursuite de la scolarité, entraînant souvent l’échec scolaire. De plus, ils sont fréquemment associés entre eux pour plus de la moitié des sujets.
Pour chercher à rendre compte de ce phénomène, l’hypothèse d’un déficit de l’apprentissage et de la mémoire des procédures dans ces différents troubles a été proposée par Nicolson et Fawcett (2007). Elle repose sur un dysfonctionnement des bases cérébrales de l’apprentissage procédural (boucles cortico-cérébelleuse et cortico-striatale). L'apprentissage procédural est, en effet, crucial pour l’acquisition d’un grand nombre d’habiletés, scolaires (lecture, écriture, orthographe, arithmétique, capacités géométriques, etc.) ou non (coordinations motrices, langage oral).
A la recherche des mécanismes étiologiques en partie communs s’ajoute la nécessité d’étudier le statut particulier d’une telle association, son impact sur le fonctionnement du sujet (Biotteau et al., 2015) et d’envisager les possibles retombées sur le plan thérapeutique en particulier en psychomotricité et en logopédie.
Biotteau, M., Chaix, Y., & Albaret, J.-M. (2015). Procedural learning and automatization process in children with developmental coordination disorder and/or developmental dyslexia. Human Movement Science, 43, 78-89. doi: 10.1016/j.humov.2015.07.005
Nicolson, R. I., & Fawcett, A. J. (2007). Procedural learning difficulties: reuniting the developmental disorders? Trends in Neurosciences, 30(4), 135-141.
En Suisse, la profession de thérapeute en psychomotricité est inscrite dans le domaine de la pédagogie spécialisée qui est comprise comme soutien au développement et à la formation de personnes de tous âges présentant des besoins particuliers.
Cette intervention propose quelques réflexions sur la façon dont les concepts d’intégration et d’inclusion sont compris actuellement dans les études proposées par la filière Psychomotricité de la Haute École de Suisse Occidentale (HES-SO): comment et pourquoi utilisons-nous ces concepts dans le cadre de la formation, dans la perspective que les diplômé-e-s puissent répondre aux besoins du terrain et intègrent dans leurs actions les gestes et attitudes professionnels fondamentaux en psychomotricité?
L’écriture est un apprentissage complexe qui exige la « combinaison » de processus cognitifs, moteurs et bien évidemment langagiers; il évolue donc avec le développement des compétences de l’individu.
Cet exposé n'abordera que sa première phase, celle d'apprentissage, située entre 5 et 7 ans. Trois champs d'intervention sont décrits ici en tenant compte des apports qu'ils permettent d'intégrer selon le moment de la prise en charge:
Ces trois approches psychomotrices complémentaires favoriseront l’adaptation scolaire de l’enfant dysgraphique.
Dans un environnement bienveillant, être contenu, être entendu, être reconnu, être dans le dialogue tonico-émotionnel, avec une fonction maternante disponible, tout à soi, assure, réassure, donne envie d’aller explorer le monde, de découvrir, d’apprendre.
Force est de constater, que beaucoup d’enfants n'ont pas, n'ont plus cet ancrage de base.
A l’école, dans un cadre bien établi, la pratique psychomotrice permet à l’enfant de se raconter, d’expérimenter ses capacités sensori-motrice, de se réassurer, de rétablir son estime de soi si celle-ci est fragilisée. Elle permet de découvrir, de redécouvrir le plaisir d’être. Elle permet de renforcer les instruments de l’enfant qui sont indispensables pour entrer en interaction avec l’environnement.
A partir de mon expérience de psychomotricienne au sein de l’association Vivre l’eau mais aussi de mes autres lieux d’exercice où j’ai pu utiliser l’eau comme médiateur, je tenterai de partager mon vécu et ma réflexion autour de cette médiation corporelle : Pourquoi choisir l’eau? Comment l’eau peut-elle être médiatrice dans la relation à l’autre, nous faire sentir le lien qui nous unit à l’autre, au corps de l’autre?
Egalement, concernant le thème choisi s’intéressant aux troubles scolaires, comment l’eau va-t-elle accompagner le développement psychomoteur de l’enfant, dans sa découverte de la sensorialité mais aussi de ses potentialités toniques et motrices? Comment favorisera-t-elle les possibilités d’appui et d’ancrage corporel nécessaires à la construction de l’identité psycho-corporelle de l’enfant?
Esplanade de l'Europe, 2
4020 Liège, Belgique
Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Loterie Nationale