Salle Académique
Liège
Vendredi
23 février 2018
La psychomotricité existe! Et pourtant en Belgique, elle est en difficulté.
Décidée à la valoriser et à lui donner sa place, notre ASBL voudrait l'illustrer via ce 5ème colloque, d’une pratique psychomotrice plurielle, multiple, diversifiée. Pratique qui couvre donc des champs différents comme celui de la petite enfance, des difficultés de développements ou de soins à nos ainés. Bien sûr, nous n’aurons ici, qu’un aperçu, somme toute, limitatif. Que chaque psychomotricien aura à cœur de s’approprier avec son histoire, ses valeurs, sa formation, sa patientèle.
Clinique que nous partageons parfois avec d’autres collègues, qui par leur regard, leur approche peuvent enrichir aussi notre profession.
Nous vous invitons à ouvrir, poursuivre le dialogue entre psychomotriciens, entre collègues.
A défendre et à affirmer notre identité de psychomotricien sur le plan national et/ou sur le plan international.
Que cette journée, ces formations permettent à chacun d’aller plus loin dans la reconnaissance de cette très belle profession.
Psychomotricienne au Centre d'Action Médico Sociale Précoce (CASMP), Pôle Bébés Vulnérables, Chargée de cours à l'Université Claude Bernard Lyon-1, Formatrice
Kinésithérapeute et Formatrice spécialisée dans la rééducation des bébés présentant des retards de développement
Psychomotricien, Psychologue clinicien, Psychothérapeute, Formateur, Maître de conférences à l'Université Paris V René Descartes-Sorbonne Paris Cité
Formateur à l'institut de Psychomotricité de Toulouse III Paul Sabatier, Equipe de Direction
Psychomotricien, Enseignant à l’Institut Supérieur de Rééducation Psychomotrice de Paris (ISRP), à Paris VI, à Lille et à Rouen, Auteur de différents ouvrages
" La profession de psychomotricien n’est plus jeune. Elle a une expérience. Elle a de l’expérience. Elle dispose d’une originalité et d’une spécificité fortement légitimée par son efficacité auprès de ses patients. "
Bien que différents sous bien des aspects que nous rappellerons ici, les autismes et les psychoses infantiles sont des pathologies connues des psychomotriciens, ces derniers ayant depuis déjà longtemps contribué tant à leur prise en charge (souvent pluridisciplinaire) qu'à la compréhension de leur problématique.
Les difficultés majeures rencontrées par ces enfants au niveau de leur façon si singulière d'habiter et de vivre leur corps expliquent l'intérêt de nettement favoriser des médiations thérapeutiques corporelles telles que les psychomotriciens peuvent les proposer.
Au-delà d'un savoir faire et d'un savoir être élaboré de longue date à ce niveau dans le champ de la psychomotricité, plusieurs possibilités de théoriser cette pratique singulière se sont aussi dessinées au fur et à mesure: la compréhension des enjeux liés aux angoisses corporelles, à un certain rapport à la sensorialité et au lien à l'autre, ainsi que le rôle majeur lié à la disponibilité corporelle du thérapeute auprès de l'enfant, demeurent des éléments clés que nous reprendrons ici en détail, en y ajoutant plusieurs vignettes cliniques
En m’appuyant sur mon expérience clinique (auprès de bébés et de très jeunes enfants) et sur ma connaissance personnelle des services de gériatrie, je mettrai en évidence le travail intra psychique important nécessaire au professionnel en pérégrination dans un service de néonatologie ou de gériatrie.
Dans ces moments extrêmes de la vie où le réel des corps a tendance à prendre le pas sur le symbolique, la sensori motricité s’inscrivant dans un lien à l’autre, devient vecteur de symbolisation.
Le suivi en psychomotricité donne alors à nouveau « une substance au corps » à des bébés ou à des personnes âgées à des moments « périlleux » de leur vie. La transversalité de l’approche psychomotrice du temps de la naissance à la grande vieillesse, sera ainsi repérée.
La qualité de présence du psychomotricien, mais aussi le choix parcimonieux de ses sollicitations seront abordés. Et la psychomotricité pourra être entendue comme une alliée de la transdisciplinarité au sein d’un travail d’équipe.
La disjonction et la conjonction permanente psyché/soma qui apparaît dans le cadre de la psychomotricité, seront discutées. Une certaine conception du soin en découlera. Je développerai la singularité de cet espace-temps en psychomotricité où un désir peut s’incarner; le désir du bébé, le désir du vieillard devenant ainsi sujet de son histoire.
Site Internet : https://moniqueperriergenas.wixsite.com/psychomotricite
Depuis ses premières descriptions, le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité se présente comme un syndrome psychomoteur. Il allie des troubles perceptivo-moteurs, des signes neurologiques doux, ainsi que des troubles affectifs et émotionnels.
Depuis les Guidelines Européennes de bonne conduite, en passant par les recommandations de la Haute Autorité de la Santé en France, la psychomotricité est une discipline au cœur du dispositif de soin de ces patients. Elle sera un des maillons dans le projet de soin à côté du médecin, du psychologue, de l’enseignant ainsi que de la famille.
Le psychomotricien aura une action holistique sur la symptomatologie ainsi que les difficultés secondaires. Dans la triade du TDA/H – inattention/hyperactivité/impulsivité – il sera en première ligne sur les signes moteurs que sont l’agitation et le défaut d’inhibition. Néanmoins, si on se place dans une optique du psychomotricien comme thérapeute de l’action volontaire, toute difficulté venant entraver la mise en place d’un comportement adapté doit être envisagée dans le projet individuel.
L’action thérapeutique va progresser des troubles externes (ou comportementaux) vers ceux internes (plus du côté cognitif et exécutif). D’un contrôle exercé par le milieu, on visera l’autonomisation et l’autorégulation du comportement. Cette régulation pourra s’envisager par une augmentation à la sensibilité des informations corporelles tout en régulant l’accès aux informations émanant du milieu.
Après l’aspect sensoriel, le contrôle de la motricité sera abordé. A côté des stratégies bottom-up de stimulation, pourront être envisagées des méthodes métacognitives afin de rendre acteur de ses pensées et de ses actes le patient.
La dernière phase du soin s’attachera à une aide spécifique sur la régulation émotionnelle et l’augmentation des habiletés sociales. L’action thérapeutique du psychomotricien pourra se situer dans des suivis individuels, de groupe ou encore dans la coanimation de groupes d’habiletés parentales.
Stimulés ou pas, tous les bébés en bonne santé parviennent à marcher, sans que l’on ait besoin de leur apprendre. Toutefois, l’attitude des personnes qui entourent l’enfant peut favoriser ou freiner l’installation d’une bonne motricité. Le bébé s’enrichit considérablement, sur tous les plans, s’il met en place progressivement et à son rythme, toutes les étapes qui précèdent la marche.
Je propose une information très concrète afin de sensibiliser le public à l’importance de la « motricité libre » (décrite par Emmi Pikler), et de lui donner des pistes pour aider tous les bébés à profiter au mieux de toutes ces expériences, en respectant chacun dans son évolution.
Plus de précisions sur le site https://michele-forestier.fr
La psychomotricité est une discipline dont l'essor est inattendu et les applications multiples. Notre métier est maintenant assez ancien et mature pour développer sa propre conceptualisation, particulière concernant l'image du corps.
Considérer celle-ci comme composite, nous permet de mieux cerner de nombreux champs de notre pratique quotidienne. Très diverse, sa conceptualisation ne peut se situer qu'en référence aux neurosciences et à la psychanalyse.
Même si l'image du corps est destinée à être refoulée dans l'inconscient au cours de la petite enfance, elle n'en continue pas moins d'exercer une influence sur notre vie et nos choix.
Place du 20-Août, 7
4000 Liège, Belgique