Les 24 et 25 Mars 2023
Campus de l'Hôpital Erasme - ULB
Bruxelles
Repérons les bébés vulnérables !
Lorsqu’on travaille avec de très jeunes enfants, on rencontre régulièrement des petits de 2 ou 3 ans avec des difficultés de développement ou de communication importantes. Ces difficultés auraient-elles pu être repérées plus tôt ? Pourquoi n’ont-elles pas alerté les professionnels de soins déjà rencontrés ? Sur quoi les professionnels peuvent-ils prendre appui ? Sur les connaissances du développement de l’enfant ? Sur les travaux de recherche ? Sur les outils d’évaluation spécialisés ? Que pouvons-nous déjà proposer comme accompagnement pour aider et soutenir ces bébés et ces familles ?
En Belgique, les difficultés relationnelles du tout-petit sont encore peu connues, voire méconnues, des professionnels de soins. Y réfléchir ensemble nous permettrait d’améliorer la trajectoire développementale d’enfants en souffrance !
Certaines symptomatologies sont silencieuses; d’autres, au contraire, très bruyantes. Mais en affinant notre observation du tout-petit, nous pouvons aussi affiner nos pratiques. Le premier langage du bébé, c’est son corps.
Notre ASBL travaille cette question depuis 2019. Nous avons eu le plaisir d’avoir le soutien de la Societe Scientifique des Medecins Généralistes de Belgique, de la Fondation Roi Baudouin, de l’ONE comme du Laboratoire de Psychopathologie du Bébé de l’Université de Paris-Cités.
Quel travail de prévention et/ou de repérage serait-il possible de proposer dans le champ de la périnatalité ? Les intervenants présents lors de ces deux jours auront à cœur de partager leurs connaissances, leurs expériences. Nous irons à la rencontre d’approches et de discours différents et complémentaires. Allons à la rencontre du bébé !
Maître de Conférences en Psychologie du Développement et Psychologue au Laboratoire Éthologie Cognition Développement & BabyLab de l'Université Paris Nanterre, Membre du Bureau de l’International Panel on Behavior Change
Docteur en psychologie, Psychomotricienne, Chargée de recherche au CHI de Créteil, Attachée au Laboratoire de Psychopathologie et Processus de santé de l'Université Paris-Cité
Maître de conférences avec habilitation à diriger des recherches (HDR), Laboratoire de Psychopathologie et Processus de santé de l'Université Paris-Cité
Pédopsychiatre, Professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’Université de Paris-Cité, internationalement reconnu pour ses travaux sur la psychopathologie précoce et les troubles de l’attachement, a reçu le Grand Prix de la recherche de l’Institut de France et le René Spitz Research Award de l’Association Mondiale de Santé Mentale du Jeune Enfant (WAIMH)
Psychologue clinicienne spécialisée en service de néonatalogie infantile au Centre Hospitalier Intercommunal Créteil, Coach diplômeé et Formatrice
Psychomotricienne en service de néonatalogie infantile au Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil, Enseignante à l'Institut de Formation de Psychomotricité à l'Université Pierre et Marie Curie à la Pitié-Salpétrière, Formatrice dans le réseau SEV (Suivi des Enfants Vulnérables) du Val-de-Marne.
Pédiatre du développement, Responsable de l’Unité de développement du service de néonatologie du Centre Hospitalier Universitaire Vaudois à Lausanne
Psychomotricienne, Membre de l’Institut de Formation A. Bullinger et Formatrice à l’Association des praticiens du Bilan Sensori-moteur A. Bullinger, Adhérente aux réseaus des Psychomotriciens de la petite enfance et de Soin Périnatal Parisien, Experte dans les troubles précoces du développement, exerce actuellement en cabinet libéral
Pédopsychiatre spécialisée en périnatalité à la Clinique MontLégia de Liège
Docteur en psychologie, Psychanalyste, Conceptrice de la grille Préaut, Formatrice à l'Association de Santé Mentale du 13ème arrondissement de Paris
Pédopsychiatre périnatal aux Cliniques Saint-Luc à Bruxelles, Président du groupe interdisciplinaire/interuniversitaire ULB/UClouvain. Ses écrits ont trait à l'abord transdisciplinaire des situations complexes en périnatalité et à l'éthique médicale de la pré-conception à l'après-naissance
Médecin de rééducation et de réadaptation fonctionnelle, Ancien Médecin Directeur technique du Centre d'Action Médico-Sociale Précoce (CAMSP) de Villeneuve-d’Ascq
" Jusqu'au moment où survient la parole, le mouvement est le seul élément que l'enfant possède pour témoigner de sa vie psychique. "
Cette intervention s’inscrit dans une dynamique introductive en ce début de congrès. Nous commencerons par la description de connaissances actuelles nous permettant d’appréhender le développement psychomoteur du jeune enfant comme un processus intégrant les facteurs génétiques, l’environnement humain et matériel, et l’expérience du bébé par lui-même et pour lui-même. Nous explorerons ensemble l’importance de ces 3 piliers, lors de cette période sensible et critique que constitue la première année du bébé. C’est sur cette base que nous planterons le décor du nécessaire repérage précoce de signes d’alerte venants dévoiler une possible déviation d’une trajectoire développementale optimale. Enfin, nous préciserons l’intérêt d’intervenir précocement, particulièrement dans le cadre de vulnérabilités périnatales.
Depuis plusieurs décennies, la manière dont les parents et les bébés communiquent constituent un domaine de recherche privilégié pour la compréhension du développement humain. La communication, qui renvoie étymologiquement à l’idée de « rendre commun » ou de « partage », est en effet un aspect central de la vie de chaque bébé, dès sa naissance. De nombreux travaux soutiennent l’idée que le bébé est un communicateur compétent dès la naissance, désireux d’être complice avec ses partenaires et de comprendre le monde qui l’entoure. La recherche, fondamentale comme clinique, a encore beaucoup de pistes à explorer pour mieux comprendre comment le bébé entre en communication avec son entourage.
A partir d'une vignette clinique et d'éléments théoriques, comment repérer les signes de détresse précoce chez un bébé né prématurément ? Comment construire un partenariat avec les parents dans un contexte traumatique ? Favoriser l’alliance de la famille avec une équipe pluridisciplinaire pour une meilleure prise en charge ?
A travers l'histoire d'Arès, nous pourrons comprendre les différents enjeux développementaux et psychologiques liés à la prématurité, réfléchir à la façon de travailler ces différents aspects avec les parents et les professionnels afin de mettre en place une prise en charge adaptée.
Dormir comme un bébé... Si l’expression est bien connue, la réalité est souvent différente et même complexe et riche. De plus, la qualité de sommeil et de l’endormissement du tout petit a un véritable impact sur la vie familiale et représente l’un des principaux motifs de plaintes des parents auprès des professionnels de la petite enfance. La 1ère partie visera à présenter les éléments clés pour bien comprendre le développement du sommeil au cours de la petite enfance. Ces éléments serviront à montrer qu’il existe des conditions et des principes qui permettent de favoriser un endormissement et un sommeil de qualité. Comme la question qui en découle est de savoir comment parvenir à modifier ce qui est déjà en place, la dernière partie abordera la question de l’accompagnement d’un changement d’habitudes réussi.
Un bébé a un développement psychologique extraordinaire. En moins de 3 ans, grâce à ses interactions avec son environnement, notamment ses parents, il devient, quand tout va bien, un être de langage, de sociabilité, plein de curiosité et d’inventivité.
Comment repérer chez un tout petit enfant, parfois âgé de quelques mois à peine, les premiers signes que quelque chose ne va pas ? En quoi le retrait relationnel doit-il être considéré comme l’expression d’une souffrance qui ne peut se dire avec les mots ?
Comprendre la psychopathologie précoce suppose d'avoir une idée claire sur le développement précoce. L'important est de faire une alliance de travail avec les parents pour explorer avec eux la situation. D'où l'importance aussi d'utiliser des concepts et des outils valides d'évaluation des différentes dimensions. Nous sommes là pour aider à la reprise du développement, pour accompagner et pour faire plus que comprendre.
L'environnement est indissociable de l'expression génique et du développement embryonnaire pré- puis post-natal. L'UNICEF a donc fait d'un bon environnement nutritionnel maternel et infantile un objectif fondamental pour offrir à chaque enfant les meilleures chances. L'humain, animal culturel, a également besoin d'une autre sorte de nourriture : celle de l'accueil depuis les premiers moments. On commence à mieux connaître et à comprendre les facteurs de chances ou de risques entourant les premiers stades de développement de la vie. Le piège de ce type de prévention serait d'activer le stress maternel, de figer les peurs du « tout se joue avant la naissance ». En positif, la période prénatale est juste riche de plasticité pour le foetus et de perméabilité aux supports pour les parents, quand ceux-ci sont centrés sur leurs besoins d'accompagnement et leurs attentes. Les travaux récents confirment que les temps initiaux des mille premiers jours devraient faire l'objet d'une attention particulière en matière de respect, de continuité et de cohérence à travers les soins. C'est le défi de la transdisciplinarité, potentiellement porteuse de « holding » émotionnel dans les situations vulnérables.
1000 premiers jours pour tout changer… vraiment ? Cette période sensible est déterminante pour soutenir le développement du bébé.
Les pas vers la construction de la parentalité sont multiples : rêver une enfant, le concevoir, déroulement de la grossesse, période de l'accouchement et bien au delà …
Au travers de récits cliniques, nous essayerons de déterminer les enjeux liés à cette période de grande sensibilité psychique et de poser quelques unes des innombrables questions qui nous assaillent dès lors qu'on se penche sur un berceau.
On entend par mouvements généraux l’activité motrice spontanée du fœtus et du bébé dans les premiers stades du développement, dès la 8 ème-9 ème semaine d’âge post-menstruel, et persistent jusque quatre mois et demi post terme. Ces mouvements intéressent toutes les parties du corps et précèdent les mouvements volontaires. Ils sont évalués, non sur la quantité, mais sur la qualité des mouvements, c’est-à-dire d’une part la fluidité, et d’autre part la variation dans le temps et dans l’espace.
Ils sont un bon marqueur du fonctionnement cérébral. Ils permettent, en effet, le repérage des troubles du neuro-développement, en particulier dans les populations d’enfants à risque, prématurité, faible poids de naissance, souffrance fœtale à terme. L’évaluation des mouvements généraux est également décrite dans le dépistage des bébés à risque de troubles du spectre autistiques, en particulier dans les fratries d’enfants avec TSA. Cette approche est en particulier intéressante pour repérer les enfants ayant un fonctionnement normal, avec une bonne valeur prédictive.
Selon les recommandations internationales, dès que des indices de risque de TND sont objectivés, il est important de mettre en œuvre un projet global d’intervention adapté et individualisé.
Les interventions précoces utilisent le jeu comme support et s’appuient sur des processus d’intégration sensorielle. Elles peuvent permettre de récupérer une trajectoire développementale optimale et de prévenir les surhandicaps.
Avec l’appui d’une vignette clinique, M. CHAUVET nous permettra d’appréhender la pratique sensori-motrice de Bullinger dans le cadre d’une prise en charge d’un bébé à risque autistique. Le corps est ici, le point d’ancrage des expériences sensori-motrices, émotionnelles et affectives de ce tout petit. Il s’agit pour le bébé de faire de son organisme, un corps pour reprendre les termes d’A. Bullinger. Nous verrons l’importance du dialogue tonico-émotionnel, des appuis, de la genèse de l’axe corporel, mais aussi des soins autour de l’oralité alimentaire.
Enfin, nous remarquerons la richesse des regards croisés sur le développement de l’enfant puisque Madame CHAUVET et Madame LAZNIK ont collaboré pour le suivi de ce bébé à risque autistique.
Avec cette vignette clinique, M. C LAZNIK mettra l’accent sur l’intérêt de commencer très tôt le traitement des bébés en difficultés. Madame LAZNIK soulignera l’importance de repérer finement les signes sensori-moteurs de souffrance chez le tout-petit. Le travail psychanalytique nouera un travail d’écoute des parents et une intervention spécifique pour le bébé. Le bébé à risque autistique est souvent un bébé qui ne répond pas ou qui répond peu. Les études de Madame LAZNIK montre que chez ces bébés, il y a un ratage du bouclage du circuit pulsionnel entre le bébé et l’autre qui s’occupe de lui. La prise en charge de cet enfant a été réalisé conjointement par Madame LAZNIK et Madame CHAUVET
Salle Mukwege
route de Lennik, 808
1070 Bruxelles, Belgique