Le 31 Mai 2024
Campus de l'Hôpital Erasme - ULB
Bruxelles
Vous travaillez avec des nouveau-nés prématurés, des anciens prématurés ? Cette journée est faite pour vous ! Elle abordera lez suivi de ces tout-petits lors de l’hospitalisation, mais aussi après !
Parler de prématurité, de sensori-motricité ou encore d’hypersensibilité pour un nouveau-né prématuré sont presque des énonciations redondantes tellement ce bébé né trop tôt, va être assailli par différentes expériences qui se présentent à lui, ex utéro, durant l’hospitalisation et pour lesquelles, il est mal préparé. Dans le monde, selon l’OMS, 11,1 % des naissances sont prématurées.
Dans une couveuse, les marges de régulation sensori-motrice peuvent être très limitées. (A. Bullinger) L’intégration sensorielle s’organise dès la vie fœtale. Les 5 sens se développent les uns après les autres. Les sens qui arrivent en premier sont le toucher, le goût et l’olfaction. Le bébé est enveloppé par les parois utérine, il peut toucher le cordon ombilical. D’autres sens arriveront plus tardivement : la proprioception, l’audition, la vision. « Les prématurés sont sensibles à leur environnement, à ce qui peut impacter leur bien-être et leur développement sensoriel. La naissance prématurée modifie considérablement la qualité et le type de sensations. Ce qui influence le développement cérébral dans la constitution de son architecture corticale. » (A. BUIL) « La rupture sensorielle induite par la naissance prématurée représente à elle seule un des facteurs de risque majeur de trajectoire développemental atypique. » (A. BUIL)
Comment ce tout-petit va-t'il composer avec des stimulus externes, et ce, de façon harmonieuse ? De quelle manière peut-on adapter, améliorer son environnement afin de lui proposer un suivi optimal ? Comment peut-on préserver les périodes sensibles ou prévenir des effets traumatiques à risque pour le développement psycho-sensori-moteur chez l’enfant ? (M. MARTINET) Quels accompagnements pourra-t-on proposer aux familles ?
Cette journée parlera du développement de ces tout-petits, de ces bébés prématurés, de leur accompagnement à plus ou moins long terme, mais elle parlera aussi des parents tant « les interventions les plus efficaces durant le séjour ou après la sortie sont celles qui se focalisent sur la relation enfants-parents » (J. SIZUN)
Infirmière spécialisée en soins intensifs en pédiatrie, néonatologie et en soins de soutien au développement sensori-moteur, formée au bilan sensori-moteur André Bullinger
Psychomotricienne avec expérience professionnelle en pédopsychiatrie et en CAMSP, travaille avec une équipe de soins mobiles précoces de néonatologie au CHU de l’Hôpital Nord de Marseille (travail d’accompagnement précoce et de prévention dès la période d’hospitalisation en soins intensifs et néonatologie jusqu'au domicile)
Pédiatre néonatologiste, Chef du service de néonatologie du CHU de Toulouse, Professeur émérite de Pédiatrie à la Faculté de médecine Paul Sabatier Toulouse, Directeur du centre de formation NIDCAP (Neonatal Individualized Developmental Care Assessment Program) de Brest
Psychomotricienne en service de néonatalogie infantile au Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil, Enseignante à l'Institut de Formation de Psychomotricité à l'Université Pierre et Marie Curie à la Pitié-Salpétrière, Formatrice dans le réseau SEV (Suivi des Enfants Vulnérables) du Val-de-Marne.
Kinésithérapeute pédiatrique Bobath (neuro-pédiatrie) certifiée NIDCAP (néonatologie), Membre du Comité Scientifique du Ligueur et mon bébé, Enseignante à la Haute École Léonard de VINCI (section psychomotricité), Formatrice en haptonomie, prise en charge précoce des jeunes enfants présentant des troubles sensorimoteurs du tonus et de la posture, suivi des prématurés.
Psychomotricienne et Docteur en neurosciences, spécialisée dans l’impact d’une intervention musicale précoce sur le développement cérébral du nouveau-né prématuré, travaille au centre du développement et de la croissance des Hôpitaux Universitaires de Genève, participe à des programmes d’intervention précoce pour les enfants nés prématurément et leur famille durant et après l’hospitalisation
Chargée de cours, Médecin adjointe agrégée spécialisée en pédiatrie du développement aux Hôpitaux Universitaires de Genève, responsable de l'organisation et de la supervision des consultations de suivi neurodéveloppemental des nouveau-nés à haut risque, recherche les conséquences à court et à long terme de la prématurité sur le développement de l’enfant, et l’effet de différentes interventions sur le développement structurel et fonctionnel du prématuré
Docteur en psychologie, Psychomotricienne, Chargée de recherche au CHI de Créteil, Attachée au Laboratoire de Psychopathologie et Processus de santé de l'Université Paris-Cité
" Les programme de soins de développement préconisent une gestion optimale des stimulations sensorielles et de la plasticité cérébrale. Ils ont pour but de limiter le stress de l’enfant prématuré, d’améliorer son environnement et ainsi de contribuer à son bien-être et à son développement. "
Faire bénéficier les enfants prématurés, les nouveau-nés, les nourrissons, les enfants hospitalisés, de soins de soutien à leur développement fait désormais partie intégrante de la réflexion des équipes soignantes. Il s’agit de soutenir la continuité du développement, de préserver les périodes sensibles du développement de l’enfant, de prévenir des effets traumatiques à risque pour le développement psycho-sensorimoteur, affectif, social et cognitif. Pour répondre aux besoins individuels de l’enfant, l’observation, la co-observation du comportement sensori- moteur en partenariat avec les parents sont primordiales. L’objectif de cette présentation est de partager des expériences d’intégration des soins de soutien au développement sensori-moteur (SSDSM) en regard de connaissances scientifiques actuelles dans les domaines de la sensorimotricité et psychomotricité, du neurodéveloppement, de la relation et de l’attachement, de la parentalité, de l’approche systémique.
De la centration sur les soins médico-techniques, le regard des équipes soignantes s’est élargi. Les besoins en SSDSM sont identifiés : respect du rythme et des états veille-sommeil, aspects posturaux soutenant la motricité spontanée, la mobilisation des moyens d’autorégulation, sollicitations et contenants sensoriels, soutien à l’investissement de la sphère orale et la prévention des dystimulations à répétition, soutenant ainsi le développement de la proprioception renforçant les sensations d’intégrité corporelle. L’équipe soignante collabore en partenariat avec les parents, dans le respect de leur sensibilité parentale et de leurs besoins d’accompagnement.
La collaboration médico-soignante tend vers une philosophie de soins alliant sécurité vitale, soutien du développement de l’enfant vulnérable dans un esprit de mobilisation des compétences parentales et familiales. Intensifier la recherche pour assurer les bases théoriques et les progrès scientifiques qui soutiennent les connaissances et les performances cliniques représentent un enjeu essentiel.
Contexte : Le séjour en incubateur pour le prématuré est un temps à haut risque développemental. Il subit dans cet environnement, une sensorialité atypique, inadaptée à sa sensorialité immature, et une séparation corporelle, ne répondant pas à ses besoins toniques et relationnels. On parle de dystimulations pouvant entrainer des effets à court terme tels que des difficultés d’adaptation, des déséquilibres sensoritoniques, une motricité avec augmentation des mouvements en extension. Du coté des parents, la diminution des interactions peut augmenter leur stress et fragiliser la mise en place de la sensibilité maternelle, qui permet de reconnaitre et de s’ajuster aux signaux comportementaux du nourrisson. Le peau à peau est essentiel car il est le seul soin relationnel et multi-sensoriel pratiqué par le parent qui fait consensus, il doit être mis en place le plus tôt possible. Pourtant, les prématurés peuvent passer beaucoup de temps isolé dans l’incubateur ; les parents sont parfois démunis pour interagir avec leur enfant, avant ou après des soins douloureux, inconfortables. Comment promouvoir les interactions parent-enfant et la multi-sensorialité au sein de l’incubateur ?
Présentation d’un soin multi-sensoriel en incubateur pratiqué par le parent : Le soin associe les modalités olfactives, tactiles, vestibulaires et auditives. L’enveloppement sensoriel amené par l’introduction graduelle des stimulations est ajusté à la maturation sensorielle du prématuré. Nous cherchons à engager le parent et l’enfant dans une « ritournelle sensorielle et relationnelle », comme un cycle d’apaisement régulier et prévisible qui pourra se répéter dans le quotidien de l’hospitalisation. Quelques images et témoignages ...
Protocole de recherche : Inscrire une nouvelle pratique dans les soins usuels, nécessite une évaluation de sa faisabilité et de ses effets. PIVOT est une recherche paramédicale multicentrique dont les inclusions doivent débuter en septembre 2024.
Les progrès de la médecine néonatale ont permis une réduction importante de la mortalité des nouveau-nés prématurés sans augmentation parallèle de l’incidence de la paralysie cérébrale. Néanmoins les difficultés développementales observées chez les enfants nés avant terme dans les domaines moteur, sensoriel, cognitif, comportemental et/ou relationnel restent une préoccupation. Ceci justifie la mise en place d’interventions précoces visant à soutenir le développement futur de ces enfants.
De très nombreux travaux scientifiques menés durant la dernière décennie nous permettent de mieux comprendre les éléments essentiels de ces programmes d’interventions. Idéalement ces interventions doivent :
Plusieurs de ces interventions sont basées sur la lecture conjointe par les parents et les professionnels du comportement de l’enfant selon les modèles théoriques proposés par T.B. Brazelton et H. Als (Harvard University, Boston, USA).
Ces programmes d’intervention précoce nécessitent en règle générale une formation plus ou moins poussée. Leur implantation réelle et leur durabilité restent des challenges. Enfin, la recherche s’est focalisée sur le pronostic des enfants avec grande prématurité ; la faisabilité de la généralisation de ces programmes pour les enfants nés avec une faible prématurité (« late preterm »), très nombreux, reste à explorer.
En France comme ailleurs, la prématurité augmente depuis 15 ans pour représenter environ 7,5% des naissances aujourd’hui, et 40 à 70% des ces prématurés développent des troubles alimentaires à plus ou moins long terme, parfois en lien avec des anomalies du neuro-développement (Pados, 2021). Cela peut se traduire par une dynamique inadaptée entre la mère et l’enfant au moment des repas (Yatziv, 2020).
Le passage de l’alimentation passive (par sonde) à une alimentation active (sein ou biberon) sollicite les capacités orales de l’enfant et la participation des parents, en particulier la fonction maternelle nourricière dans une période de fragilité psychique liée au post-partum et à la prématurité (Davis et al, 2003).
Dans cet exposé, nous allons mener une réflexion sur la participation des parents aux soins de nutrition avec une nouvelle pratique intégrée au concept de soins de développement : le parent pousse la seringue d’alimentation avec son enfant en peau à peau. Une étude « PREMIAM » est en cours pour évaluer l’impact de cette méthode sur les interactions parents-enfant en rendant les parents plus sensibles aux signaux de leur enfant et favorisant leur ajustement relationnel. Cette pratique rejoint les recommandations des sociétés savantes sur l’implication souhaitable des parents aux soins des nouveau-nés prématurés.
L’histoire sensori-motrice du bébé né prématurément est différente de celle du bébé né à terme.
Son voyage est parsemé de défis uniques, nécessitant une attention particulière et un accompagnement adapté.
Exposé à un risque plus important de séquelles, la première année de vie est décisive quant au devenir moteur, relationnel, affectif et cognitif du prématuré.
Les chemins typiques de la prématurité seront explorés, des balises pour soutenir son développement seront plantées afin d’atteindre son plein potentiel par une prise en charge précoce, pluridisciplinaire et spécifique.
Permettre au bébé d’être acteur de son développement, favoriser l’alliance entre le petit, ses parents et son entourage.
Les gestes du quotidien jouent un rôle fondamental. Ils permettent l’interaction. Ils aident à se construire.
Les programmes d’interventions précoces comprennent différentes approches qui se sont progressivement mises en place pour favoriser le développement des enfants les plus vulnérables.
Il s’agit de programmes axés sur la prévention qui sont mis en œuvre peu après la naissance et se poursuivent après le départ à domicile, dans le but d'aider les familles à s'adapter à leur nouvel environnement et de soutenir la résilience et le développement des nourrissons alors que leur cerveau est particulièrement plastique.
Nous traiterons ici de l’importance de la mise en place de ces interventions précoces dans le cadre d’une naissance prématurée et des effets à court et moyen terme de celles-ci sur le développement et le bien-être de l’enfant et de sa famille. L’exemple des interventions précoces proposées en continuité avec l’ensemble des soins de soutien au développement proposé lors du séjour hospitalier au sein de notre hôpital à Genève, sera abordé pour illustrer notre propos.
Salle De Genst
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